Le Parti socialiste sans "marchepied", par André Fontaine
première vue, le blues qui s'est emparé du Parti socialiste peut
paraître un peu excessif. Ne vient-il pas d'augmenter d'un bon tiers le
nombre de ses députés ? N'avait-il pas subi par deux fois, dans le
passé, des défaites bien pires ? Celle de 2002 est encore dans toutes
les mémoires. Mais on oublie la véritable déroute infligée par le corps
électoral, en 1969, à Gaston Defferre. Malgré sa promesse de prendre
Pierre Mendès France comme premier ministre, il lui avait fallu se
contenter de 5,1 % des voix dans le scrutin destiné à donner un
successeur à de Gaulle. Du coup, Alain Peyrefitte n'avait pas hésité à
déclarer l'année suivante : "Si nous ne faisons pas de bêtises, nous sommes au pouvoir pour trente ans."